Astuce de pro : les secrets d’une bonne gestion de crise en entreprise

C’est un fait, aucune société n’est à l’abri d’une crise. S’il n’existe pas de solution miracle pour les faire disparaître, il existe néanmoins des astuces à appliquer et des comportements à adopter pour les affronter dans les meilleures conditions possibles. Le cabinet de conseil Precognition accompagne entreprises, dirigeants et managers de tous secteurs d’activité, afin de former des équipes soudées qui sauront faire face à toutes les situations. Son fondateur Bernard Thellier, disposant de dix années d’expérience comme négociateur au GIGN et d’un diplôme en négociation de crise du FBI, livre les secrets d’une bonne gestion de crise en entreprise.

Lorsqu’une crise survient au sein d’une entreprise, les défis à relever sont nombreux. Il est alors primordial d’adopter une attitude adéquate, afin de ne pas compliquer davantage la situation. Pour Bernard Thellier, deux comportements sont à éviter lors de ces événements.

L’individualisme

Grâce à son expérience au sein du FBI et du GIGN, Bernard Thellier a appris à repérer les comportements problématiques en situation de crise. L’un d’entre eux n’est autre que l’individualisme : « en situation de stress, chacun essaye de se sauver soi-même avant son voisin », constate-t-il. Un comportement problématique selon lui, car une entreprise ne peut correctement fonctionner que lorsque tous les rouages œuvrent  ensemble. Selon l’ancien négociateur, « ce raisonnement égoïste favorise le stress, alimente les conflits et entraîne par ailleurs l’isolement », des éléments qui accentueront davantage un épisode de crise.

Se focaliser sur le négatif

Face à une crise, l’incertitude est l’un des aspects les plus difficiles à affronter. Comment allons-nous traverser cet épisode ? Face à cela, il est important de s’informer sur la situation afin d’y faire face. Cependant, nombreux sont ceux autour de nous qui, dans la panique, ne se focalisent que sur le négatif. Pour illustrer son propos, Bernard Thellier explique : « lorsque j’intervenais sur une prise d’otage, je cherchais naturellement des renseignements auprès de mes collègues à propos du ravisseur. À cause du stress, ils m’en dressaient un portrait encore plus sombre que la réalité, ce qui pouvait me faire douter de moi ». La peur n’évitant pas le danger, il est donc contre-productif de se laisser submerger par un flot d’informations négatives.

À l’inverse, il existe de nombreuses attitudes à adopter pour traverser un épisode de crise dans les meilleures conditions possibles. Bernard Thellier livre les quatre éléments clé pour une gestion de crise réussie.

Revoir ses objectifs

« L’objectif en temps de paix n’est plus valable en temps de crise, il faut en faire le deuil. Si l’on s’obstine à le respecter, on va droit dans le mur », affirme l’ancien négociateur du GIGN. En effet, lors d’un événement de ce type, il est important de revoir ses objectifs. Pour cela, il faut savoir faire preuve de créativité et de réactivité afin de trouver de nouveaux buts à atteindre, en adéquation avec la situation actuelle.

Apprendre à mieux communiquer

En période de crise, dans l'affolement, nous pouvons faire face à des difficultés de gestion de nos émotions. Pour Bernard Thellier, « travailler en équipe, c'est être confronté au quotidien aux émotions des autres. Il est primordial de comprendre qu’en temps de crise, derrière la colère ou la maladresse de certains de nos collègues, se cache en fait de la peur face à une situation qui nous échappe ». Il est donc important d’apprendre à maîtriser ses émotions afin de ne pas se laisser submerger et agir de façon impulsive. Au contraire, en période de crise, si un dirigeant ou un manager est inquiet, il aura tendance à rompre le dialogue et à se refermer au lieu de s'ouvrir. Ces deux comportements sont à proscrire si vous êtes à la recherche d’une solution viable. « Une communication saine et des émotions maîtrisées permettent de faire face à une situation de crise de manière bien plus efficace », ajoute le fondateur de Precognition.

Prendre soin de soi

Le fait de ressentir de l'anxiété lorsqu’on est confronté à une menace est une réaction humaine tout à fait normale. Cependant, un niveau de stress élevé peut nuire à vos capacités de réflexion ainsi qu’à votre santé. Pour éviter cela, il est important de maintenir une bonne hygiène de vie : « en tant que leader, en temps de crise, beaucoup de responsabilités reposent sur nos épaules.  Avec un mauvais rythme de vie, nous sommes bien moins résistants ». La première chose à faire, selon Bernard Thellier, est donc de veiller à prendre soin de soi : « il est primordial, même lors de ces instants difficiles, de dormir et de s’alimenter convenablement. Trouvez une occupation qui vous permettra de vous recentrer, coupez-vous des écrans, exercez une activité physique régulière, méditez, entourez-vous de vos proches… Ces activités vous permettront de sécréter de l’endorphine, de l’ocytocine et de baisser votre pression artérielle. Vous serez alors plus apte à gérer les situations conflictuelles ».

Anticiper la crise

Selon Bernard Thellier, « une crise est un accélérateur de problèmes sous-jacents ». En tant que dirigeant ou manager, il est ainsi indispensable de savoir prendre du recul afin d’analyser son entreprise et les problèmes qu’elle rencontre au quotidien. « Si vous avez des soucis de cohésion, par exemple, ceux-ci vont s’aggraver en temps de crise », affirme le fondateur de Precognition. Or, « Vous avez besoin de votre énergie pour gérer la crise », rappelle Bernard Thellier. Il est ainsi indispensable de repérer les obstacles présents au sein de son entreprise, afin d’anticiper au mieux une potentielle crise.