Arnaque à Podensac : un chantier à l’arrêt, 18 000 euros envolés
Des travaux laissés en plan, mais des arrhes bel et bien encaissés : telle est la mésaventure rencontrée par Sandra et Marine à Podensac, en Gironde. Elles qui croyaient avoir trouvé le bon artisan pour terminer leur chantier ont hélas bien vite déchanté... Mais que s’est-il passé dans cette petite commune girondine ? Retour sur cette vile escroquerie relatée dans les colonnes du Républicain Sud-Gironde, sur fond d’abandon de chantier et de confiance bafouée.
Une maison neuve (presque) terminée : point de départ de l’histoire
En mai 2022, Marine et Sandra achètent une maison neuve au sein d’un petit hameau de la commune de Podensac. La construction subit quelques retards, mais le couple finit par récupérer les clés de sa nouvelle propriété, qui est quasiment terminée. Cependant, les travaux restant à réaliser – un garage, un cabanon et un carport - pour qu’elle soit pleinement habitable coûtent encore 37 000 €, d’après le constructeur de la maison. Cette somme dépassant leur budget, les deux femmes demandent d’autres devis, pour voir s’il est possible de faire baisser ce prix. À cette fin, elles postent sur Facebook une annonce pour obtenir des recommandations d’entreprises locales pour terminer les travaux.
Un artisan « expérimenté », disponible immédiatement…
Elles obtiennent de nombreuses réponses sur le réseau social et l’un des artisans mentionnés semble être le professionnel idéal. D’après les commentaires, il dispose d’une solide expérience de vingt-cinq ans, se situe près de Bordeaux et est spécialisé dans la maçonnerie. Pile ce dont le couple a besoin ! Sandra et Marine souhaitent donc le rencontrer. Il leur fait bonne impression : « il présentait bien, était gentil, souriant. Franchement, rien à dire ». Cerise sur le gâteau, le devis qu’il leur propose s’élève à 30 000 €, soit 7 000 € de moins que la proposition du constructeur. De plus, l’artisan est disponible immédiatement pour démarrer les travaux. Les deux femmes sont conquises.
… qui transforme le rêve du couple en cauchemar
Mais, quand c’est trop beau pour être vrai, généralement, ça l’est. D’abord, l’artisan demande un acompte de 50 %, soit 15 000 €, pour « acheter les matériaux nécessaires ». Marine étant artisan de profession, cela ne la choque pas outre mesure : elle comprend ce besoin, au vu du coût des fournitures actuel. Cependant, il exige ensuite un deuxième acompte, de 3 000 € cette fois-ci. Le couple accepte de le régler, convaincu par la bonne foi de l’artisan.
Il se présente d’ailleurs comme convenu pour commencer le chantier, accompagné de son gendre. Les deux hommes réalisent les travaux préparatoires : rien à signaler. Mais lorsqu’ils commencent à ériger un premier mur, le couple se rend compte que la construction n’est pas faite dans les règles de l’art, le mur est bancal. Ensuite, les professionnels ne viennent plus pendant quelques jours, puis réapparaissent, sporadiquement, passant seulement une heure et demie sur le chantier avant de repartir. À ce rythme, les travaux n’avancent pas et les deux femmes font part de leur mécontentement à l’artisan. Il reconnaît ses erreurs et se montre désolé. Pourtant, dès le lendemain, il fera le mort, refusera de constater le problème de mur avec un expert et bloquera même les numéros de téléphone des deux femmes. Elles restent alors sans nouvelles, et apprennent que l’entreprise a fermé après avoir encaissé leurs 18 000 euros…
Plainte à la gendarmerie, appel aux dons : une situation compliquée
Désemparé, le couple de Podensacaises porte plainte à la gendarmerie pour abus de confiance et escroquerie. Elles espèrent récupérer leurs arrhes, car elles se retrouvent désormais bloquées, avec une maison neuve inhabitable à charge et le loyer de leur domicile actuel restant à payer. En effet, Marine travaillant à la maison, elles ne peuvent pas emménager tant que le garage-atelier n’est pas construit dans la nouvelle habitation.
Cette situation financière étant plus que délicate, elles ont lancé un appel aux dons sur une plateforme de cagnotte en ligne, afin de pouvoir acheter des matériaux et construire elles-mêmes les aménagements manquants. À voir si la convocation de l’artisan par la gendarmerie portera ses fruits, ou si elles seront contraintes d’engager un avocat, avec l’appui d’un constat d’huissier.
Comment réagir en cas d’abandon de chantier ?
En cas d'abandon de chantier, après une mise en demeure envoyée par lettre recommandée, un huissier intervient pour constater l'abandon. Une fois l’abandon confirmé, il est alors possible d’exiger la poursuite des travaux ou la résolution du contrat. Si l'inexécution persiste, il faut déposer un recours devant le Tribunal judiciaire (à noter : un avocat est nécessaire pour un préjudice dépassant 10 000 euros, comme dans le cas de Sandra et Marine) pour demander réparation intégrale du préjudice subi, ainsi que les dommages et intérêts prévus par le Code civil.
Les avis clients contrôlés : une preuve solide avant de s’engager
Pour se prémunir d’entreprises peu scrupuleuses comme celle dont ce couple a été victime, il est impératif de se renseigner suffisamment sur la réputation d’une entreprise. De simples recommandations postées ici ou là sur la toile ne sont en effet pas synonymes de vérité, surtout lorsque l’on sait que près de 35 % des avis en ligne sont faux ou non conformes (source DGCCRF).
Des avis clients contrôlés, nombreux et réguliers, sont la clé pour se faire une opinion éclairée sur la fiabilité et le professionnalisme d’une entreprise. Grâce au système d’avis clients Plus que PRO, vous avez toutes les cartes en main pour rencontrer un professionnel de qualité, qui ne vous laissera pas tomber !
Rédigé le 08/12/2023 | Mis à jour le 11/12/2023 - Plus que PRO
